n.m. (angl. affect ; allem. affekt)
cog. état d'esprit imprégné d'une valeur émotionnelle ou d'un caractère de plaisir/agréabilité (ou inversement, déplaisir/désagréabilité), souvent dirigé vers un objet.
Tandis qu'une émotion désigne seulement un état intérieur apportant des manifestations physiques (faciès, respiration, etc...), un affect correspond à une tendance, une valeur d'attraction ou de répulsion générale ou envers un objet, une situation, une personne... En ce sens, les émotions sont des cas particuliers d'affects.
L'affect est régulièrement défini en rapport avec l'intellect ou la cognition, qui représentent des connaissances "pures" (seulement le caractère informatif de ces connaissances) dénuées de valence telles qu'émotionnelles ou comportementales.
Selon la théorie tri-componentielle, nous nous représentons chaque objet (concept, attitude, situation, personne...) sur trois aspects : tandis que la cognition représente l'information que nous avons sur l'objet et ses liens, la conation correspond au comportement effectif que nous adoptons ou avons adopté envers cet objet. L'affect correspond aux sentiments que l'on porte à cet objet, consciemment ou non.
Si l'affect est habituellement opposé au raisonnement rationnel et aux cognitions dénuées d'émotions, il en est pourtant indissociable au sein de la représentation que l'on se fait de l'objet sur lequel porte ses cognitions. Les travaux d'Antonio Damasio sur les émotions ont montré l'importance de l'affectivité dans la prise de décision envers l'objet ou vers un but. L'affect est donc directement lié aux cognitions mais également aux comportements, qu'il peut orienter.
psychan. En psychanalyse, on considère que l'affect peut être dissocié de sa représentation dans le cas ou cet affect se verrait refoulé. il surgit alors de nouveau sous forme symptomatique, ou est déplacé vers un autre objet pour lequel l'affect ne constitue pas un interdit ou un désir inacceptable.
|